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jeudi 5 décembre 2019

Merci la Vie .... Merci à moi.

Ce soir, j'ai envie de dire :

- Merci la Vie

- Merci à celui ou celle qui veille sur moi là-haut ... je sais de toi que tu es d'une Nature différente de la nôtre, tellement différente qu'elle dépasse notre entendement et nos facultés mentales, pourtant tu existes, c'est ma conviction profonde, tu ne corresponds juste pas au portrait qu'on m'a trop fait de toi, tellement mesquin, médiocre, orgueilleux, autoritaire et violent ! 
Je sais que celui qui veille surmoi là-haut est Amour ... et que l'Amour est la force la plus puissante de l'univers et que c'est ce qui crée la Vie et la Beauté, et le Sens de ma vie, que j'ai choisi de lui donner. 



- Merci à moi, d'avoir fait le chemin que j'ai parcouru jusqu'ici ! Vous l'avez lu, fameux chemin semé d'embûches, et pourtant aussi si beau parfois ! 

- Et si il y a un talent que je me reconnais, c'est celui de savoir créer et nourrir des liens humains, des amitiés, des amours ... et de m'émerveiller des talents des autres, c'est une immense satisfaction pour moi de regarder travailler quelqu'un de passionné par ce qu'il fait ! Et c'est un immense plaisir pour moi de voir des gens aimer leur vie et réussir, et ce sont ces personnes merveilleuses dont je choisis de m'entourer. 

Alors oui, si on cherche bien, nous sommes tous merveilleux et uniques, simplement certains n'en ont pas conscience et certains font tout pour montrer au monde ce qu'il y a de pire en eux ... leur souffrance n'a pas trouvé d'autres moyens pour s'exprimer et c'est bien triste ... un jour peut-être. 

- J'ai une amie et coach qui a d'autres multiples talents et bien sûr c'est moi qui ai choisi de lui faire confiance et d'avancer avec elle, c'est un privilège immense de la côtoyer, et je suis très émue en repensant à tout ce qu'elle a réussi à réparer en moi car c'est bien de cela qu'il s'agit. 

J'ai eu des parents ordinaires qui se débattaient avec leurs propres difficultés, qui étaient animés des meilleures intentions et qui ont par ailleurs de grandes qualités, et pourtant je ne suis pas du tout sortie indemne émotionnellement, psychologiquement de mon enfance, j'ai coutume de dire, que je n'ai rien subi de "grave" en effet pas de quoi défrayer la rubrique des faits divers, en apparence tout était parfaitement normal, parce que nous vivons dans un monde où paraître et fonctionner, faire fonctionner la société de consommation c'était cela vivre. 

La construction intérieure, la connaissance de soi, une sexualité vivante et épanouie, la réalisation des rêves les plus fous qu'on peut avoir .... tout cela n'existait pas. 

Ce chemin-là, le chemin vers moi-même j'ai tenté depuis mes 10 ans de le faire à travers l'écriture, c'était ma seule soupape, presque le seul lieu où je pouvais vraiment être tout à fait moi-même, sans censure, sans jugements .... enfin presque ... 

A 17 ans, grâce à un formidable professeur de poésie, J.R. se reconnaitra si il lit ses lignes ... j'ai découvert l'écriture automatique ... un sas où laisser sortir mes pensées. 

En dehors de cela, je voulais être une petite fille et une jeune femme qui mérite l'amour, la reconnaissance, l'approbation, l'attention, les encouragements, l'appréciation, et j'ai tout fait pour, et cela marchait bien ... mais quel prix j'ai eu à payer ... 

C'était tellement cher qu'à 21 ans j'étouffais littéralement, je me suis sauvée ... j'ai choisi enfin par moi-même en n'écoutant plus personne ... 
Toutes les grandes décisions de ma vie à partir de ce moment-là, je les ai prises pour moi dans l'incompréhension parentale totale ... ou presque ... en l'écrivant je me rend compte que je leur ai simplement montrer de façon limpide combien ils étaient passés à côté de moi, de mon vrai moi ... qui ne les intéressait pas, qui leur faisait peur certainement ... qui les plongeait dans la perplexité. 

C'était une façon de leur envoyer à la figure : "Vous ne voulez pas savoir qui je suis, je ne peux pas être qui je suis avec vous ? Ok, alors je prends mes clics et mes clacs, et tampis pour vous, rien à faire de vos souhaits pour moi, de votre souffrance ... on ne m'accepte pas telle que je suis, j'arrête de souffrir ici, je m'en vais ! Je n'ai plus besoin de vous."

C'est hard de ne pas trouver d'autre choix que de dire cela à ses parents, implicitement. 

Je pense qu'on reçoit toujours ou presque, la juste mesure de ce qu'on donne à ses enfants. On moissonne ce que l'on sème d'une certaine façon. 

A 27 ans quand j'ai rencontré mon fils, grâce à mes lectures, j'avais choisi d'observer, de sentir, et d'essayer de comprendre avant tout et de combler ses besoins à lui, c'était à moi de m'adapter à lui, je n'allais pas violemment le forcer à s'adapter à moi. 

Parce qu'en effet, forcer un nouveau-né à s'adapter à nous, même si c'est fait en toute bonne foi, par pure ignorance, et avec une certaine douceur, c'est en réalité terriblement violent ... et le pire c'est qu'entre mes parents et moi, cela n'a jamais cessé. 

Je suis devenue adulte, je les ai donc forcés moi aussi à s'adapter à moi ... avec politesse et une extrême fermeté, usant parfois d'une menace implicite. En l'écrivant, je n'en suis pas très fière, et en même temps, je leur ai rendu la juste monnaie de la pièce qu'ils m'avaient donnée. 

Aujourd'hui, à 34 ans, dans ma vie plus sereine et davantage connectée à moi-même, les relations avec mes parents sont apaisées, et malgré tout, l'amour lui a toujours été présent de part et d'autre, un amour terriblement imparfait de part et d'autre, bien réel. 
Les relations ne sont pas totalement exemptes de souffrances, d'inquiétude, de frustration, de part et d'autre, j'en ai bien conscience ... nous avons fini par accepter, c'était la seule voie, et pourtant il y a des choses bien difficiles à accepter. 

Je suis au tournant d'une nouvelle étape de ma vie. 



Comme vous le lisiez peut être dans mon précédent article, je me suis réconciliée avec le travail, j'entame normalement bientôt une formation de médiatrice. 

Ma dernière psy m'a dit un jour que devenir médiatrice, résoudre des conflits, c'était une belle façon de transcender les difficultés dans lesquelles j'ai grandi d'en faire quelque chose de positif et c'est tout à fait juste. 

Bien sûr à l'heure qu'il est, le défi me fait un peu peur malgré tout, alors je me donne le temps d'apprendre, je ne me fixe pas d'échéance ni d'objectifs précis, c'est trop tôt, et si je parviens déjà à mieux gérer mes conflits intérieurs ce sera un grand atout pour parvenir à être compétente dans ce métier ! Trouver la juste posture, celle qui sera aidante, facilitatrice pour les personnes que j'aurai à écouter. 

 Et la réalité d'un métier se découvre dans la pratique, l'avenir me dira si c'est vraiment cela ma voie .... et en même temps, j'ai toujours, depuis aussi loin que je me souvienne, imaginé que ma vie professionnelle serait multiple ... quand j'avais 8-10 ans, je disais que je serai libraire, architecte et couturière ... : de l'information, du savoir, des rencontres, et créer de la beauté ... c'est cela que je voulais, que les gens se sentent bien (dans leur maison, dans leurs vêtements).

Je n'ai pas fait les études nécessaires pour cela, ceux qui ont lu plusieurs articles de mon blog l'auront compris, je suis bibliothécaire de formation, mon rêve de gosse de libraire a donc eu une place dans mes choix de jeune adulte ! C'est le seul ... pour des raisons économiques, après l''enseignement secondaire général, je voulais le chemin le plus court vers le monde du travail : vers l'indépendance financière, vers le fait de quitter mes parents !!! Diplômée en juin, je les ai quitté mi juillet si mes souvenirs sont exacts ! J'avais 21 ans, ma vie à moi commençait, j'étais amoureuse, sur mon nuage et tout irait très bien .... 

La rencontre avec le mur de la réalité a été un peu moins rose ... Cela m'a construit. 
Nos propres choix et décisions nous construisent plus que de passer sa vie à attendre et à subir. Ce fut parfois dur et douloureux, ce fut formateur. 

J'en reviens à ce que je disais pour commencer, Merci à moi d'avoir pavé mon chemin avec ces carreaux qui resplendissent de 1000 couleurs. 

La beauté est dans le regard.