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vendredi 3 octobre 2014

Les terreurs de la cour de récré


Ce n'est un secret pour personne, la cours de récré n'est pas toujours un petit paradis, les enfants sont même parfois très durs entre eux. 

Malheureusement pour les adolescents, depuis que nous vivons à l'ère des réseaux sociaux, les moqueries de la cours de récré continuent aussi la porte de l'école fermée, ceci n'est pas tout à fait mon sujet du jour. 

Mon sujet du jour serait plutôt : pourquoi une relation bourreau/victime peut-elle s'installer entre des enfants et comment s'y prendre pour limiter les dégâts et revenir à des relations plus saines. 

Vaste sujet, n'ayant pas été confrontée au problème en tant que parent, mon expérience est partielle. 

Pour moi, la relation bourreau/victime est une relation défectueuse, et pour qu'une relation existe, il faut être deux. En l'occurrence, selon moi, dans la relation bourreau/victime, les deux personnes sont en souffrance, les deux personnes ont des blessures différentes qui vont s'emboiter comme les pièces d'un puzzle. 

Il y a une citation d'Eleanor Roosevelt qui dit : "Personne ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement." 

Je pense que même face à un bourreau, tout le monde ne deviendra pas une victime, et que face à une victime, tout le monde ne devient pas bourreau. 

Le bourreau de la cour de récré, est souvent un enfant qui contient beaucoup de colère et d'agressivité en lui car il est lui-même victime dans d'autres sphères de sa vie. Le seul moyen pour lui de retrouver un peu de la puissance qu'il n'a pas, c'est d'en prendre sur autrui. Il sait qu'il ne peut pas affronter son propre bourreau, alors il s'en prend à plus vulnérable que lui. Cela ne signifie pas qu'un enfant bourreau est maltraité physiquement ou dévalorisé verbalement, il peut aussi nourrir de la colère face à des parents surprotecteurs qui ne le laissent pas respirer et l'étouffent tout en le privant des occasions de prendre conscience de ses capacités. Un enfant peut aussi nourrir de la colère quand on lui impose trop de frustrations, pas toujours volontairement, ou quand il est sans cesse confronté à des injustices. 

Le besoin d'humilier, de dévaloriser un camarade provient à mon sens, d'une colère refoulée, qui au lieu d'être entendue par la personne qui la cause se déverse petit à petit contre un punching-ball, c'est à dire un être innocent et surtout sans défense. 

Pour ne pas faire de nos enfants des bourreaux, la solution est simple à comprendre, selon moi, nettement moins simple à appliquer au quotidien : apprenons-leur la grammaire des émotions en leur fournissant des outils pour exprimer les leurs sainement, voir les évacuer, via le sport pour se défouler, ou l'EFT (emotional freedom technique) pour ôter une charge émotionnelle trop forte qui nous encombre. 

Si le mécanisme qui fait d'un enfant une victime a des similitudes avec celui qui fait de lui un bourreau, la solution pour éviter cela est la même : apprendre à gérer ses émotions, être capable de prendre du recul par rapport aux relations que nous entretenons, être capable de poser les limites qui garantissent notre intégrité. 

Principalement qu'est-ce qui fait d'un enfant une victime ? Le manque de confiance en soi, un besoin excessif d'être apprécié, le besoin excessif d'éviter le conflit. Et qu'est-ce qui peut causer cela ? Aussi la surprotection, les dévalorisations, les conflits dans la famille, le manque d'amour, d'attention, de compliments, d'encouragements, l'angoisse, la pression de la performance, le perfectionnisme. 

Un enfant qui se sent en paix avec lui même, compris, accepté tel qu'il est, aimé n'aura pas le réflex d'entrer dans des relations de rapport de force avec autrui, il n'en aura pas du tout besoin. Et si quelqu'un lui manque de respect ou tente de le blesser, il aura les moyens pour s'en protéger et se défendre, il pourra identifier que ce comportement n'est pas acceptable et soit régler le problème seul, soit se faire aider. 




vendredi 26 septembre 2014

L'heure du sevrage


Quand je me suis lancée dans l'aventure de l'allaitement, je tablais sur un an. 

Aujourd'hui, cela dure depuis 1 an, 10 mois et 20 jours ! Je ne m'y attendais vraiment pas. 

Je me rappelle que je discutais avec une forumeuse dont le petit avait environ 17 mois, alors que le mien n'en avait probablement que 5 ou 6, et elle me disait qu'elle était passée d'un allaitement "à la demande", à un allaitement "à l'amiable". Et je ne comprenais pas qu'on puisse négocier des tétées !

A chaque âge ses besoins, il a fallu que mon fils atteigne 21 mois pour que je commence à ne plus apprécier qu'il tète autant. Cette aventure a eu des hauts et des bas. 

Déjà à 6 mois, alors que nous devions être à une grande fête de famille, nous étions à la clinique, service pédiatrique. Mr avait chopé une bactérie, mais avant qu'on sache que c'était une bactérie, il recevait une perfusion d'antibiotique toutes les 8h, pendant 5 jours. Je déteste les hopitaux, et qu'on bombarde mon fils d'antibiotiques alors qu'on ignorait encore si c'était viral ou bactérien, cela me mettait dans un grand stress, je ne dormais quasi pas. En plus, pour bien compliquer les choses, une infirmière a voulu m'imposer de l'attendre avant chaque tétée pour peser mon fils ... comme si je n'étais pas capable d'utiliser une balance. Heureusement qu'elle a cédé devant ma détermination. Le gros stress et le manque de sommeil avaient déjà sérieusement entamé ma lactation, mais cette contrainte supplémentaire aurait pu en avoir raison. Grâce à Dieu, après cet épisode, nous sommes encore restés ensemble quelque jours à la maison, histoire que tout reparte sur des chapeaux de roue !

Et puis le temps a passé, quand il a eu 9 mois, je n'ai plus eu droit aux pauses d'allaitement, donc je ne pouvais plus rentrer le nourrir à midi. Il s'est habitué au matin/soir la semaine et à volonté le weekend. Et puis le temps a passé, quand il a eu 18 mois, j'ai perdu mon emploi, avec maman constamment à la maison, le petit addictaulait s'en donnait à coeur joie. Des tétées courtes, mais très fréquentes. 

J'ai commencé à saturer petit à petit. Même si il a une santé de fer, un bon métabolisme, un bon transit, et qu'après la génétique, c'est du à l'allaitement, il faut quand même qu'il mange plus de solides. Et depuis qu'il ne va plus à la crèche, et bien, le solide, ça reste trop limité pour un enfant de son âge. Vu que j'ai rendu mes parents un peu dingues pendant un an à refuser tout ce qui n'était pas du danup et du saucisson, je ne m'en fais pas outre mesure, surtout qu'avec le lait maternel, il a tout ce dont il a besoin, et il pète la forme de toute manière. 

Quand j'en ai eu assez qu'il dorme dans mon lit, j'ai trouvé des livres pour enfants qui abordent le sujet. J'ai voulu en trouver qui parlent du sevrage, et il n'en existe apparemment que deux. Un qu'on trouve sur amazon : on m'a volé mes tétées, et l'autre qui est sur le site de la leche league et qui parle de l'allaitement en général, donc aussi de sa fin, je l'ai commandé, je l'attends toujours. En attendant, je lis moi-même l'art de l'allaitement maternel, de la leche league, en édition française. 

L'allaitement est une belle aventure, je suis contente de m'être accrochée au début, quand c'était dur. Je suis contente d'avoir utilisé les pauses d'allaitement pour rentrer à midi et être avec mon fils. Je suis contente d'avoir abusé de ce moyen génial pour le calmer et le combler. 

J'ai maintenant envie de passer à autre chose. Au départ, je me disais que je voudrais que cela vienne de lui. J'aurais peut être préféré, cela aurait été sans doute plus simple. En réalité, dans une relation de don de soi si forte, il faut aussi se respecter soi-même, et quand on sent qu'on arrive au bout, l'enfant peut très bien le comprendre, même si ce ne sera pas tous les jours simple à accepter. J'ai réduit les tétées de la journée, entre 11h et 17h, normalement, il ne tète plus, sauf si il se fait très mal, ou que quelque chose a perturbé l'emploi du temps.

J'espère qu'on arrête tout à fait aux alentours de ses deux ans, ainsi, j'aurai doublé mon objectif initial et cela me laissera un peu de répit avant de m'y remettre avec un 2e enfant. 


mardi 16 septembre 2014

Qu'est-ce qu'un bon parent, père et mère sont-ils interchangeables ?



Pour aujourd'hui, deux questions, bien distinctes, mais liées. 

La première, qu'est-ce qu'un bon parent ? 

Je ne vous ferai pas une liste des choses que FAIT un bon parent, plutôt une liste de ce que doit ETRE un bon parent. 

Et malgré l'exigence du métier de parent, je pense que les qualités requises d'un bon parent, sont les mêmes que celui d'un bon conjoint, d'un bon collègue de travail, d'un bon ami ... un bon parent c'est avant tout une bonne personne. 

Cette catégorisation BON / MAUVAIS semble un peu courte, un peu subjective et même trop vague. 

Voici pour moi le portrait d'une "bonne personne". 

C'est une personne authentique, qui ne porte pas de masque, ne joue pas de rôle. 
Une personne qui gère ses émotions avec le plus de compétence et de maturité possible. Elle y parvient grâce à une profonde connaissance d'elle-même. 
Une bonne personne a de l'empathie, de la compassion et de l'amour pour elle-même. Je ne parle pas ici d'égocentrisme, je parle d'être une bonne compagnie pour soi même, c'est à dire de s'accepter tel qu'on est, tout en cherchant à s'améliorer, de ne pas avoir besoin de relations de dépendance, de ne pas redouter la solitude. 
Une bonne personne a aussi de l'empathie pour les autres, et si elle les comprend, elle ne les prend pas en charge (sauf pendant l'enfance bien sûr). 
Une bonne personne respecte les autres et est respectée, elle n'est pas dans une logique d'oubli d'elle-même ou de sacrifice de son identité. 
Une personne adulte a guéri son enfance et a une posture adulte devant ses propres parents et toutes les autres figures d'autorité. 

Je suis persuadée qu'une telle personne est appréciée en tant qu'ami, conjoint, collègue et parent. Une telle personne peut aider autrui sur son chemin, sans renoncer à prendre soin d'elle. 

Il est vrai qu'un enfant a besoin de parents disponibles et à l'écoute, qui répondent à ses besoins. Un enfant a aussi besoin de modèles, il a besoin de voir ses parents heureux et continuer d'apprendre et de s'épanouir dans les différentes sphères de leurs vies. Ce pourquoi les parents dans la logique de "sacrifice" et qui vivent par procuration à travers leurs enfants ont pour moi un sérieux handicap, ils n'offrent pas de modèles enthousiasmants pour leurs enfants. 

A la deuxième question, père et mère sont-ils interchangeables ? 

Foncièrement, je pense que oui. Si autrefois on ne voyait jamais de pères changer une couche ou faire un calin, c'est bien différent aujourd'hui, et tant mieux, et bien des mères sont les figures d'autorité dans leur foyer !

A mon sens, un enfant a autant besoin d'un père que d'une mère, cependant, selon moi, ils peuvent donner la même chose, même si ils donneront différemment. La différence sera à mon avis, plus une question de style et de pesonnalité qu'une question liée au genre. 

Même si la société peint l'image d'un père pourvoyeur et protecteur et de la mère tendre, soignante et nourrissante .... qu'est-ce qui empêche une mère de connaître les arts martiaux et de bien gagner sa vie ? et qu'est-ce qui empêche un père de donner un biberon, caliner et donner les médicaments et les caresses ? 

Rien. Si ce n'est les rôles que chacun se plait à jouer ... Je vous assure que dans les familles monoparentales, un seul joue tous les rôles et même si c'est très lourd à porter, surtout si on a peu de soutien, ils y parviennent ! Rien dans notre physiologie ou notre psychologie ne nous empêche d'être tout ce qu'un enfant a besoin que nous soyons. 

Pour moi, l'intérêt d'être deux est surtout d'équilibrer la charge, de pouvoir être un relais l'un pour l'autre et que l'enfant bénéficie des différences de style. 

vendredi 12 septembre 2014

Tu honoreras ton père et ta mère

Je viens de commencer le livre d'Alice Miller intitulé : "Notre corps ne ment jamais". 

Je ne sais pas ce qu'elle a au fond d'elle contre la religion chrétienne, mais la façon dont elle démolit le 4ième commandement en titre de cet article est trop virulente et manque à ce point de bon sens, que forcément des sentiments et émotions fortes y sont mêlés.



Je cite en page 31 : "J'ai vu par hasard une émission de télévision consacrée à ce thème réunissant des autorités religieuses de diverses confessions. Toutes ont déclaré que l'on doit honorer ses parents quels que soient leurs agissements. On cultive ainsi la dépendance de l'enfant. Plus encore que quiconque, les croyants ignorent qu'adultes, ils peuvent se dégager de cette sujetion. Pourtant, à la lumière de nos connaissances actuelles, le 4e commandement recèle une contradiction interne. La morale peut certes nous prescrire ce que nous devrions faire et ce qui nous est interdit, mais non ce que nous devrions ressentir. "

A moins que nous n'ayons pas le même dictionnaire, pour moi, "honorer" est un verbe d'action et pas de sentiment. Donner de l'honneur à quelqu'un c'est lui montrer du respect, prendre en charge son bien-être, parler de lui en bien, avoir une conduite qui ne lui fait pas honte. 

Et selon moi, c'est ce qu'un enfant adulte devrait pouvoir manifester à ses parents. Il n'est pas question ici de continuer à les idéaliser en leur attribuant des mérites qu'ils n'ont pas ou en les remerciant pour les gifles et les insultes reçues, en niant le tort qu'ils nous ont causé, souvent par ignorance. 
Pour moi, tout être vivant (humain ou animal) a droit au respect peu importe ce qu'il fait. Le respect n'est pas l'affection ! Quant au fait de le prendre en charge, c'est ce qui est attendu d'en enfant adulte quand son parent n'est plus capable de le faire. Cela ne veut pas dire qu'on doit se dévouer à nos parents oubliant notre propre vie. On peut très bien les loger dans une institution spécialisée pour s'occuper d'eux. Cependant, si les parents n'en sont plus capables, les enfants devraient faire les démarches en ce sens, et être en contact avec l'institution pour régler les questions qui se posent au fur et à mesure. Si la relation avec les parents n'est pas toxique, on devrait leur rendre visite de temps en temps. 
Pour ce qui est de parler de lui en bien, la majorité des parents qui ont éduqué selon des principes éducatifs trop durs ne l'ont pas fait avec malveillance, ces gens ont aussi des qualités qu'on peut reconnaître et mettre en avant plutôt que de ressasser leurs défauts. Surtout que si on parvient à guérir de son enfance, les blessures auront cicatrisé. 
Pour le dernier point, "avoir une conduite qui ne leur fait pas honte", si un adulte doit avoir une bonne conduite, c'est avant tout pour son bien-être personnel. Un adulte qui a un métier qui lui plait, une vie de famille qui lui plait, qui est heureux, épanoui, équilibré honore ses parents par sa conduite. 

Alors qu'Alice Miller se rassure, les croyants adultes savent très bien qu'ils n'ont pas à vivre dans la sujetion à qui que ce soit. 

D'ailleurs dans son livre "je t'en veux, je t'aime" Isabelle Filliozat cite Maitre Eckart un savant chrétien, qui décrit les étapes vers la foi profonde, ce sont les mêmes étapes qui conduisent à une relation mature avec ses parents : dépendance, contre-dépendance, indépendance, interdépendance. 

Et pour répondre aussi à ce qu'elle écrit en page 32 : Dieu n'est évidemment pas avide de notre amour, il se suffit à lui-même, que nous l'aimions ou pas ne change rien à son bien-être personnel. 
Cependant, il est notre Créateur, et il nous a créé avec le besoin de croire et d'aimer, donc si il souhaite que nous l'aimions, c'est pour notre bien-être à nous. Et Dieu nous a également donné le libre arbitre. Il ne s'impose jamais dans nos vies. D'ailleurs, la Bible dit bien : Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous. Ce qui démontre avec force et simplicité que c'est à nous de choisir de faire le premier pas ! 

Le seul amour de Dieu qui puisse combler une vie est un amour librement consenti, joyeux, authentique, basé sur la gratitude pour les actes de bonté de Dieu à notre égard. Il n'y a pas de devoir ou d'obligation là-dedans.  

Et pour terminer, elle balaye du revers de main le travail de "la majorité des thérapeutes actuels" parce que selon elle, ils ne travailleraient pas sur les émotions et auraient peur des parents de leurs patients car ils n'auraient pas guérit leur propre enfance. 
Il est évident qu'il y a des thérapeutes de ce genre, mais les considérer comme la majorité, à mon sens c'est inexact, il suffit de voir le succès des livres d'Isabelle Filliozat. Elle appartient à une tendance grandissante, elle n'est pas seule dans ce combat ! Il suffit de regarder la popularité croissante de techniques comme l'EMDR et surtout l'EFT (Emotional Freedom Technique) que je viens de découvrir. 
De plus en plus de gens s'intéressent aux émotions et trouvent des moyens de guérir les émotions refoulées ! La microkiné s'intéresse également à cet aspect des choses !

Il me semble qu'avoir autant travaillé sur la maltraitance des enfants a fait perdre à Alice Miller son optimisme et c'est bien dommage. 

Pour ma part, à voir fleurir les blogs de parents sur la parentalité positive, bienveillante, je suis convaincue que de plus en plus de gens veulent éduquer autrement et faire mieux que les générations précédentes. Je suis convaincue que les récentes découvertes sur le cerveau sont intégrées, communiquées au grand public et mises à profit. Je suis persuadée que bien des gens ont compris que nous avions les outils nécessaires pour rétablir la paix sur terre, et même si nous ne sommes encore qu'une minorité, le mouvement est en marche ! Certainement que dans 2 ou 3 générations, nos approches "révolutionnaires" seront devenues la norme ! 

Et ainsi les livres d'Alice Miller sur la maltraitance des enfants pourront se retrouver non plus sur les rayons des bibliothèques, mais dans les musées comme témoignages d'archives ! 


jeudi 11 septembre 2014

La violence du conformisme

C'est à nouveau inspirée par Mitsiko Miller que j'écris cet article, voici ma source : http://familleharmonie.com/2013/11/24/etre-cygne-dans-un-monde-de-canards/




Bien des éducations sont centrées sur ce que les parents attendent de leurs enfants, et les attentes de beaucoup de parents sont grandement influencées par les attentes de la société en général vis à vis des enfants. 

Cette société qui voudraient que les enfants soient obéissants, polis, propres, sages, studieux, sportifs, ne pleurent jamais, ne crient jamais, ne font jamais de bruit, n'oublient jamais leurs affaires, ne sont jamais en colère ou agressifs, mais ne sont jamais non plus des victimes, ne se mêlent pas des conversations d'adultes, s'occupent de leurs cadets ... 

Bref, il y a bien des attentes autour de "l'enfant parfait". 

L'école telle qu'elle existe est aussi un incroyable outil de conformisme. On y rassemble les enfants par catégorie d'âge, donc ils doivent apprendre au même rythme. La même méthode, la même explication devrait convenir à tout le monde. 
Sans parler de la dictature de la cour de récré : il faut porter les mêmes vêtements, avoir le même cartable, le même lunch, aimer les mêmes jeux, les mêmes programmes télé ... avoir les mêmes derniers gadgets à la mode, et peut être même aller en vacance au même endroit ... sinon gare à toi, ta différence, on te la fera payer cher ! 
Car en termes de souffrance de l'enfance : le rejet arrive sur le podium ! 

Alors pour les parents qui refusent de laisser la société dicter leur mode d'éducation, comment faire ? 

A mon sens, nourrir la confiance en lui de l'enfant, ainsi que l'amour des différences qui sont en fait des richesses est fondamental. 
Un enfant qui a réellement confiance en lui, qui s'aime lui-même, qui a conscience de sa valeur et ne laisse pas autrui la déterminer pourra affirmer sa différence sans devenir le bouc émissaire de la cour de récré. Car l'assurance, la sérénité forcent le respect. Un enfant qui a une grande confiance en lui, en l'amour inconditionnel de ses parents, dégage à mon avis un certain charisme qui peut impressionner ceux qui voudraient jouer les petits durs en tournant sa différence en dérision. 
Un enfant qui respecte les autres pour ce qu'ils sont, sans jamais se moquer de leurs différences mais plutôt en les admirant a beaucoup de chance d'être respecté lui aussi. 

A mon avis, la plupart des enfants qui sont si mal à l'aise avec la différence le sont parce qu'ils ont peur du rejet, si ils se sentent acceptés tels qu'ils sont, cette peur disparaît. 

Nous avons un rôle encore plus actif à jouer pour favoriser chez nos enfants l'amour de la différence. Déjà, par notre exemple : qui sont nos amis ? Appartiennent-ils tous à la même culture ? la même religion ? le même pays ? le même milieu social ? Voyageons-nous avec eux ? Découvrons-nous ensemble des choses nouvelles et des lieux nouveaux qui nous mettront en contact avec des gens que nous ne pourrions pas rencontrer autrement ? 
Dans notre façon d'expliquer le monde à nos enfants, manions-nous la langue de la tolérance et de la compréhension ? Qui n'empêche d'ailleurs pas d'avoir des convictions fortes ! 

En nous autorisant déjà nous-même à être différents du "gentil petit CONsommateur", en choisissant vraiment notre vie, notre mode de vie, nous donnerons à nos enfants l'assurance que oui on peut être différent, et oui cela peut nous rendre très heureux ! 

Le temps de qualité

C'est Mitsiko Miller qui a, avant moi, écrit un article sur le temps de qualité, vous pouvez le trouver ici : http://familleharmonie.com/2013/11/28/temps-de-qualite/

Son très bel article, décrit des moments de bonheurs partagés en famille. Ce qu'elle décrit est vraiment quelque chose à vivre souvent. 



Pourtant en moi, ce concept "temps de qualité", évoque quelque chose de moins réjouissant. 
Je m'explique. Il y a plusieurs années, j'avais lu un article selon lequel, il était plus important de passer des "moments de qualité" avec ses enfants plutôt que d'être souvent avec eux. 
L'article faisait comprendre de façon implicite, qu'il est mieux pour des enfants d'avoir une mère qui bosse 50h semaine mais prend une après-midi de congé pour leur préparer une super fête d'anniversaire, que d'avoir une mère constamment à la maison et qui gère en même temps les tâches ménagères. 

L'article expliquait donc que la qualité du temps qu'on passe avec les enfants, prime tout à fait sur la quantité. 

Et là, je n'étais pas du tout d'accord. Car même si bien des mères font autre chose que donner une attention complète et totale à leur enfant quand elles sont à la maison, le fait d'être souvent ensemble permet malgré tout de se connaître mieux et de multiplier les occasions pour se parler, apprendre l'un de l'autre et faire des choses ensembles. 

Vous n'imaginez pas le nombre de conversations enflammées que j'ai eu avec ma mère en faisant la vaisselle ou pendant qu'elle repassait ! Pour une mère de famille, ces tâches deviennent tellement automatiques, que parler en les faisant et écouter avec attention est tout à fait possible. 

Alors c'est vrai ce moment ne correspond peut être pas tout à fait à la définition "temps de qualité" de Mitsiko, mais ces moments restent des moments partagés, qui à mon sens nourrissent le lien. 

Cela n'enlève rien au fait qu'il faut aussi des moment où on donne une complète attention, sans rien faire d'autre, surtout si l'enfant nous parle de quelque chose qui le touche profondément. 

Cependant, à mon sens, la quantité de temps qu'on passe avec nos enfants est aussi très importante. Même si par moments nous sommes fatigués et un peu sur les nerfs, même si par moments nous sommes au téléphone, en train de passer l'aspirateur ou de payer les factures ... c'est important que nos enfants nous voient vivre, car rien qu'en nous regardant, ils peuvent aussi apprendre ! 

Avoir très régulièrement des parents présents, même si ils ne sont pas totalement disponible est à mon sens bien plus profitable que d'avoir des parents absents la plupart du temps et totalement disponibles quelques heures de temps en temps. 

lundi 8 septembre 2014

Bébé doit-il pleurer ?


La majorité des gens parents ou non, n'aiment pas entendre pleurer un bébé. Bien des gens qui n'ont pas d'informations sur les pleurs veulent à tout prix faire taire le bébé ou l'enfant qui pleure. 

Déjà, il est bon de rappeler que les pleurs sont au départ le seul moyen de communication du bébé, quand ses besoins non comblés le font souffrir physiquement, pleurer est le meilleur moyen de le signaler pour que l'adulte fasse le nécessaire. 

Dans le livre "le concept du continuum", que je n'ai pas lu personnellement mais dont j'ai découvert des bribes sur le net, il parait que les bébés ne pleurent jamais. Un autre article découvert récemment et évoquant l'allaitement en Mongolie allait dans le même sens. 

Un bébé qui est constamment porté par sa mère finit par créer avec elle une telle intimité qu'elle ressent les besoins du bébé avant qu'ils deviennent intolérables, elle est donc toujours en train d'anticiper. Le bébé tète avant d'avoir trop faim, on joue avec lui au premier signe d'ennui, on lui fait faire ses besoins de manière à ne pas utiliser de couches, donc il est toujours au sec ... 

Un bébé dont les besoins sont toujours comblés n'a aucune raison de pleurer, donc il ne pleure pas. 

Malheureusement dans notre monde "moderne", les mères de famille vivent dans le stress, elles ont des horaires, des contraintes, des obligations à respecter, donc elles n'ont pas la possibilité de combler constamment tous les besoins de l'enfant, l'enfant a donc des raisons de pleurer. 

Et plus du fait de signaler son mal-être, les pleurs ont une fonction physiologique, ils permettent à l'enfant de se débarrasser du trop plein, de retrouver son équilibre. 

Pleurer libère les tensions et permet de se dégager des émotions désagréables. Quand on empêche un enfant de pleurer, il garde les émotions négatives et les tensions en lui, à la longue, il se coupe de lui-même, de son ressenti, il apprend à refouler les émotions. Au bout d'un moment, il devient un adulte étranger à lui-même, vivant, mais mort intérieurement. 

Il est vrai qu'il n'est pas agréable d'entendre pleurer un enfant. D'ailleurs, la première chose à faire est de trouver le besoin à combler et le combler, ainsi l'enfant arrêtera de pleurer de lui-même. 

L'autre chose à faire est de nous demander pourquoi ces pleurs-ci, (examiner les circonstances, l'intensité, notre propre état émotionnel) nous semblent autant insupportables. La plupart du temps, quand un enfant pleure alors que ses besoins évidents sont comblés, et que l'on est pas capable de l'écouter avec empathie, de le rassurer par notre contact chaleureux et notre présence, la raison est à chercher dans notre propre histoire. 

En ayant un point de vue plus éclairé sur les pleurs, nous ne parviendrons pas toujours à les éviter, mais nous pouvons composer avec. La plupart des parents qui ont un enfant qui pleure se sentent également coupables et impuissants, surtout qu'ils se souviennent qu'en pleurant un bon coup (après avoir comblé les besoins) l'enfant restaure lui-même son équilibre interne, pleurer lui fait du bien, pour autant qu'il ne soit pas laissé seul. Pleurer dans les bras d'un être aimé fait du bien. Pleurer seul dans une pièce augmente le désarroi. 

Maintenant, si vous ne supportez vraiment plus les pleurs, mieux vaut le laisser seul dans son lit plutôt que le secouer ou le frapper. Dans ce cas, l'idéal serait de pouvoir passer le relais à l'autre parent, aux grands-parents, voisins, amis ... 

Elever un enfant est métier exigeant, les parents ont besoin de soutien, il est illusoire de penser pouvoir toujours s'en sortir seul ! 

lundi 1 septembre 2014

Je t'en veux, je t'aime ou Comment réparer la relation à ses parents d'Isabelle Filliozat

Chose promise, chose due, j'ai terminé ma relecture de ce livre. 

Je ne vais pas en faire un résumé classique, ni vous donner la table des matières, d'autres s'en sont déjà chargé. 



Pour 5,99€ sur amazon, ce n'est pas grand chose vu la qualité de l'ouvrage !

La première chose importante je trouve c'est qu'il y a deux processus distincts qui peuvent être successifs. Le premier est de guérir de notre enfance, cela est dans nos mains, la majorité des gens ont besoin d'un psy pour cela, psy qui jouera le rôle du parent dans ce qui nous a manqué et qui nous rendra capable de nous parenter nous-même au final. Un bon psy nous rend autonome et n'a pas peur de nos parents !

Le deuxième processus implique également nos parents. Guérir son enfance garantit d'avoir les clés de son bonheur présent en mains, c'est déjà un énorme avantage. Après on peut souhaiter avoir enfin une relation nourrissante et harmonieuse avec nos parents, une relation où chacun est authentique, cela demande une réconciliation. Cette deuxième étape est souhaitable pour bien des gens, seulement, chacun est responsable de son bout de la relation, comme le dit Jacques Salomé, si la relation est symbolisée par une écharpe, chacun s'occupe de son bout ... donc les choses ne dépendent pas uniquement de nous. Isabelle Filliozat rassure sur le fait que la majorité des parents acceptent d'écouter leur enfant et que sa démarche de réconciliation est favorablement accueillie, par la suite la relation s'améliore d'un peu à énormément. 

Dans son livre, Isabelle Filliozat explique que la majorité des parents aiment leurs enfants. Pourtant certains, et plus qu'on ne le croit, aimeraient aimer leurs enfants mais n'y parviennent pas. Ils sont encore trop prisonniers de leur propre enfance, et ont tellement honte, se sentent tellement coupable parfois de ne pas parvenir à les aimer qu'ils se taisent et ne trouve aucune aide. Cela engendre de grandes souffrances des deux côtés. 
En tant que société, en tant qu'être humain, si un jour nous percevons une relation parent/enfant en détresse, au lieu de juger ou de détourner les yeux, nous pourrions proposer une écoute bienveillante et de l'aide. Les livres d'Isabelle Filliozat peuvent être très utiles et seront probablement un premier pas, ensuite le parent en difficulté pourra entamer une démarche avec un psy ... Chercher de l'aide demande du courage, regarder les choses en face et admettre qu'on a besoin d'aide aussi et en même temps, c'est tellement important ! L'avenir de notre enfant en dépend. 

Bien sûr, un enfant devenu adulte peut toujours guérir et se réparer plus tard et en même temps, bien des souffrances lui serait épargnées si le parent se sentait autorisé à trouver l'aide adéquate pour devenir la meilleure version de lui-même. 

Quelques citations qui m'on marquées. 

p.50 Derrière une insulte, derrière un jugement, se profilent des blessures, des besoins, des émotions. La plupart des insultes sont des projections (du parent). 

p.75 Les non-dits interdisent à l'enfant de mettre des mots sur certaines de ses émotions. Les secrets le coupent d'une partie de lui-même. Le secret est le plus souvent inutile et a des conséquences désastreuses. 

p.83 L'émotion si violente soit-elle, une fois exprimée libère les tensions et restaure la qualité de la relation.

p.97 Une véritable réconciliation exige l'écoute et la compréhension des deux points de vue. Il n'y a pas de "faute". Il y a des blessures, des manques, des erreurs, de l'ignorance, de la souffrance. 

p.105 La maternité est une expérience complexe. p.106 Elle invite à une transformation à laquelle peu sont préparés. 

p.129 La colère part du centre de soi, repousse l'agresseur à l'extérieur et répare le sentiment d'identité et d'intégrité. ( une personne hors d'elle n'est pas en colère, elle est dans la violence). 

p.133 La colère est un mouvement émotionnel. Elle est à écouter pour ce qu'elle est et non comme une accusation. 

p.135 Si l'enfant est entendu, il se répare. 

p.140 Pour tolérer des sentiments complexes, il faut pouvoir s'aimer suffisamment pour considérer ses erreurs avec tendresse et respect et ne pas être détruit intérieurement par elles. Quand un parent a été jugé par ses propres parents, quand l'amour lui a été donné parcimonieusement et sous condition, il a du mal à se confronter aux erreurs qu'il commet ... tant l'amour (et donc la vie !) risque de lui être retiré. S'il considérait ses erreurs, il ressentirait tant de honte, tant de désespoir de ne pas répondre aux désirs de l'autre que cela lui serait intolérable. 

p.143 Quand la violence physique est considérée comme un outil d'éducation, l'enfant entend que non seulement il n'a pas le droit d'être en colère, mais il n'a pas non plus le droit de se sentir blessé, puisque c'est pour son bien. Non seulement il n'a pas le droit de se rebeller ou de se réparer, mais il doit considérer que ce qui lui fait du mal lui fait du bien ! Ses repères commencent à se mélanger, il peut considérer qu'il sent faux ! Il se coupe de ses ressentis vu qu'on lui envoie le message qu'il ne peut s'y fier. 

p.145 Certains enfants sont élevés dans l'idée qu'ils sont redevables de l'éducationr reçue ! C'est douloureux et tellement injuste. Tout enfant développe spontanément un immense amour et une gratitude éperdue envers ses parents, même en cas de maltraitance. L'exigence de gratitude de certains parents soulignent combien ils ont peu aimé leur enfant. Le parent qui aime est remboursé par les joies du quotidien. S'il s'est privé de ces plaisirs, de cet amour, de ces joies, ce n'est pas la responsabilité de l'enfant. La gratitude ne peut être un devoir. C'est un sentiment qui naît spontanément de la conscience du don de l'autre. 
p.146 L'absence de gratitude spontannée souligne une blessure, un manque, une douleur. 

p.148 Pour supporter en lui l'intensité de ces émotions inexprimables, l'enfant oublie. L'oubli est un mécanisme de défense contre l'irruption d'affects trop violents que personne n'est prêt à entendre. 

p.150 L'oubli permet de continuer à survivre. L'oubli est une protection ... faute de mieux. 

p.157 Sur le plan physique, les émotions non déchargées restent en tension. On oublie trop souvent que les émotions sont physiologiques avant d'être psychologiques. 

p.161 On ne peut changer que ce sur quoi on a pouvoir. Il est donc nécessaire de sortir du rôle de victime dans lequel nous sommes enfermé et de prendre la responsabilité de nos comportements et symptômes. 

p.168 N'avons-nous pas tous à faire un travail de deuil de ce que nous n'avons pas reçu enfant ? 

p.170 Sans pouvoir mettre de mots dessus, l'enfant sent la détresse de ses parents, et il se met au service de leurs besoins émotionnels inconscients. Il se donne pour mission inconsciente de les soulager d'un trop-plein de violence en eux. Il les pousse à bout. 

p.173 Sortir de l'idéalisation, c'est regarder l'autre tel qu'il est dans sa réalité complexe d'être humain et sortir de la relation destructrice de pouvoir. 

p.200 Pour un nourrisson, un parent qui disparaît de sa vue n'existe plus. Ce qui donne facilement dans son esprit : si je suis en colère, (et qu'on me laisse pleurer seul) je tue mes parents. Donc si j'exprime ma colère à mes parents, soit je meurs, soit ils risquent de mourir. 

p.202 Qu'est ce qu'un respect des parents qui consiste à dire "ils ne le supporteraient pas", "ça lui ferait trop mal"? Ce n'est que crainte de ne pas être aimé et difficulté de communication. 

p.203 A condition bien entendu que certaines règles de communication soient respectées, que tout jugement, accusation ou culpabilisation soient bannis, on peut tout dire à ses parents. Parce que plus on se parle, plus on s'aime. 

p.205 L'amour partagé est un bien meilleur pronostic pour la santé que les secrets, culpabilités sourdes et non-dits. 

p.210 Les étapes psychologiques qui mènent à la mâturité : dépendance, contre-dépendance, indépendance, interdépendance. 

p.212 Il n'y a pas de secret, pour devenir soi, il est nécessaire de se soustraire à la domination d'autrui, impératif de dire non à celui dont on est dépendant. Devenir adulte, c'est vérifier que le monde ne s'écroule pas dès qu'on quitte les parents des yeux. J'ai le droit de regarder ailleurs, le droit de ne pas les croire, le droit d'être différent d'eux. Expérience faite, j'ai aussi le droit de choisir mes propres valeurs. 

p.213 La plupart des parents, plutôt que d'encourager l'adolescent dans une opposition constructive, cherchent à le limiter, à l'enfermer, ils augmentent les interdits. 
Un certain nombre d'adolescents ne font même pas de "crise". Ils s'enferment dans leurs études, canalisent leur rage sur leurs cahiers, et font plaisir à leurs parents. 

p.214 Ce ne sont pas les adolescents qui sont ingrats, c'est le métier même de parent ! Pour vivre mieux cette période, il est utile de savoir que, comme lors de l'adolescence - cette période d'opposition systématique sera d'autant plus temporaire qu'elle sera respectée et écoutée, d'autant plus forte et longue qu'elle rencontrera mur d'incompréhension, autoritarisme et culpabilisation. 

p.216 Pour arriver à entendre la voix de l'enfant en soi, il est nécessaire de se soustraire à l'influence parentale. En opposition, on est encore sous emprise. 

p.219 Savoir ce qui s'est passé aide, mais souvent ne suffit pas à guérir. Si les sentiments sont des élaborations mentales et peuvent donc être analysés et dépassés, les émotions ne sont pas des processus psychiques mais physiologiques. Refoulées, elles créent des tensions dans le corps. Les rages, les sanglots les terreurs sont encore là, intacts. En parler ne suffit pas à retrouver la souplesse du corps, à restaurer la respiration des tissus.

Nous pensons rarement que nos rigidités, nos tensions, nos douleurs, peuvent avoir pour origine une émotions réprimée. Accepter la douleur ne signifie pas s'y complaire, c'est au contraire accepter de la regarder comme elle est pour mieux la guérir. 

p.221 Elle doit être accueillie dans un espace d'empathie, de non-jugement, de compassion, d'amour inconditionnel !

p.222 Quand les sages recommandent de s'aimer soi-même, ils n'évoquent pas un culte de l'ego, mais cette empathie profonde envers soi-même, respect de la vie en soi. 
Tant que le travail de colère envers les parents n'a pas été fait, la personne se voit avec leurs yeux. 

p.224 Une fois émotionnellement guéri et donc libéré de tout jugement, nous sommes capable de leur exprimer nos souffrances sans une pointe d'agressivité, de leur dire une saine colère sans les juger, et par la suite, de demander clairement réparation des dommages subis. 

p.230 Une fois les émotions écoutées en thérapie, les jeux de pouvoir de nos parents n'auront plus prise. On ne peut pas se parler de manière authentique quand on a peur des émotions. 

p.231 Nous avons une fâcheuse tendance à estimer la mémoire de nos parents comme plus fiable que la nôtre. Pourtant, la leur a de bonnes raisons de leur faire défaut. D'autre part, elle peut être fortement altérée par le sentiment de culpabilité.   

p.235 Vos parents ne sont pas vos supérieurs, ne les laissez pas vous donner des ordres comme quand vous étiez petits. Ne les laissez pas diriger la relation, surtout si c'est pour le malheur de tous. 
La pitié et la commisération, témoignant d'un sentiment de supériorité, attirent la violence. En revanche, la compassion et la solidarité apaisent les tensions. Pour atteindre cette compassion, ce respect, vous avez besoin d'avoir suffisamment guéri vos blessures. 

p.236 La blessure est en nous, pas en l'autre. C'est en nous que nous avons besoin de guérir. 

p.238 Oeil pour oeil ne fera que rendre le monde aveugle disait Gandhi. La non-violence nécessite davantage d'énergie et de courage que la violence mais elle est tellement plus gratifiante. 

p.239 Une émotions refoulée il y a longtemps s'est chargée de toutes sortes de sentiments qui l'alourdissent. 

p.259 Gandhi disait : la fin est dans les moyens. Les moyens que vous utilisez déterminent vos résultats. Pour être respecté et entendu, il faut respecter et écouter et donc exclure les jugements, l'agressivité, la culpabilisation. 

p.268 La plupart du temps, s'excuser sincèrement et regretter son comportement ne suffit pas, pour apaiser la relation, celui qui a souffert a besoin que l'autre mesure et ressente son vécu. Seule une véritable empathie qui mesure le préjudice infligé, répare la relation. 

p.271 Tout peut être réparé. L'empathie qui mesure le degré de la souffrance est nécessaire et souvent suffisante pour réparer le lien. 

p.274 Si réparer la relation est important pour vous et que votre parent n'est pas favorable au départ, donnez-vous la permission d'insister respectueusement. Se résigner c'est encore accepter la loi de l'autre. 

p.275 N'attendez pas de changement de la part de vos parents. Préoccupez-vous de votre part de responsabilité dans la relation. De votre côté, vous faites ce qui est bon pour vous de faire, vous exprimez ce que vous avez besoin d'exprimer. Leur réaction est de leur responsabilité. Il est important de parler pour vous libérer de la dépendance. Après, la réconciliation n'est pas de votre seul ressort. 

p.294 La rencontre avec les parents ne guérit pas l'enfant. Elle permet de réparer la relation. La guérison de l'enfant lui appartient. 





jeudi 28 août 2014

Les parents, et leurs parents

Devenir parent c'est aussi un peu, passer de l'autre côté du miroir ... 

Et c'est d'autant plus compliqué quand on a pas suffisamment guéri sa propre enfance. 

Je suis en train de relire le livre d'Isabelle Filliozat : Je t'en veux, je t'aime Ou comment réparer la relation à ses parents. 

Je compte consacrer un article entier à ce livre. 

Pour le moment, j'en suis encore à beaucoup réfléchir à la relation avec mes propres parents. 

Il y forcément beaucoup de choses qui me parlent vraiment dans le livre de Filliozat, comme le fait que la relation parent/enfant est en soi très éprouvante car l'un et l'autre évoluant, la relation aussi est amenée à évoluer et pour permettre à une relation d'évoluer harmonieusement, il faut une sacrée sécurité intérieure ! Ce qui n'est pas inné!


Je reste persuadée qu'on ne peut pas être un parent efficace, aidant, 
sans être d'abord un adulte conscient, équilibré, responsable, heureux. 

Je ne parle pas de cette apparence de responsabilité qu'on voit chez des couples qui savent gérer une maison, un budget, une scolarité. Je parle de la responsabilité de tous nos actes, nos comportements, nos attitudes, nos paroles vis à vis de nos enfants. 

Chaque parent a son histoire, elle l'a façonné. Si il ne se comprend pas lui-même, si il ne se connait pas lui-même, si il n'a pas d'empathie, de bonté, de bienveillance envers lui-même, son rôle de parent va en pâtir ! Car oui, on peut donner ce qu'on a pas reçu, seulement cela demande des prises de conscience, de regarder le passé bien en face, tirer une conclusion et chercher les outils nécessaires pour avancer ! 

Cela demande du temps, de l'énergie et surtout du courage car cela nous force à sortir de notre zone de confort, remettre en cause nos croyances sur nous-mêmes et sur nos parents. Croyances qui se sont formées à l'âge tendre, un âge où on n'avait pas toutes les clés pour comprendre réellement, pour prendre du recul. Ces croyances sont parfois très limitantes et nous empoisonnent la vie sans qu'on en ait conscience. Ces croyances n'ont pas été forgées volontairement ni par nous, ni par nos parents, simplement c'est la seule explication que notre cerveau ait trouvé à ce moment-là avec les éléments dont il disposait pour donner un sens et permettre notre survie psychique. 

Exemple : Aujourd'hui un jeune homme de 25 ans peine à s'envoler du nid, peine à garder un emploi, peine à tisser des amitiés et des relations amoureuses solides. Pourquoi ? Parce depuis sa naissance, sa mère fait toujours tout pour lui, le surprotège, anticipe ses moindres désirs (pas seulement ses besoins !). Dès qu'il quitte la maison pour quelques heures, elle le harcèle littéralement sur son portable, elle ne veut pas qu'il apprenne à conduire, trop dangereux ! Elle s'arrange pour l'amener partout et quand elle ne peut vraiment pas, il prend les transports en commun. 
Ce jeune homme, n'a pas la confiance en lui nécessaire pour se lancer dans la vie et aller vers les autres, comme on a toujours tout fait pour lui et amplifié les dangers, il se croit incapable, profondément incapable. Depuis tout petit, il s'est construit la croyance que sans sa mère, il ne peut rien faire, il est complètement dépendant à un âge où il serait normal d'être très autonome. Comme tout petit, il n'avait pas la maturité pour comprendre que sa mère a un besoin presque maladif de se sentir utile, qu'elle est tellement angoissée qu'elle a besoin de tout contrôler, il a donné du sens comme il a pu, construisant une croyance qui le limite encore dans sa vie d'adulte. 
En en prenant conscience et en se donnant des occasions quotidiennes de se sentir capable, il finira par réparer les dommages et prendre son envol. 


C'est bien cela le message encourageant du livre d'Isabelle Filliozat :
 on peut toujours réparer !

J'avoue moi-même avoir des sentiments assez ambivalents vis-à-vis de mes parents, et là aussi je me suis beaucoup retrouvée dans certaines phrases de Filliozat qui évoquent le manque d'authenticité et la superficialité de certaines relations familiales. Certains pensent que parce qu'on est une famille, on ose se dire ce qu'on ressent, ce qu'on souhaiterait ; qu'en famille on se montre nos vrais visages, authentiques. La vérité c'est que bien souvent, on est cantonnés dans des rôles, et sous le couvert de politesse et de respect en fait, on est tétanisé par le risque de perdre l'amour, l'estime, l'admiration de ses proches. 

Communiquer vraiment et de façon non-violente, on ne l'apprend pas à l'école et c'est bien dommage, nos parents non plus ne l'ont pas appris, savent-ils seulement que cette approche existe ? 


Pourtant, quand chacun a peur et porte un masque, cela ne s'appelle pas une relation harmonieuse et nourrissante, cela s'appelle un bal masqué triste et désolant. 

Moins on parvient à se parler de nos émotions, ressentis, plus il y a de malentendus et plus on s'éloigne les uns les autres. 

Pour parler vrai, il faut se connaître, et s'aimer suffisamment, avoir une solide sécurité intérieure. Alors on trouvera le mot juste, le ton juste et l'autre ne se sentira pas agressé, il pourra accepter la responsabilité de ses actes, reconnaître notre vécu et trouver les mots qui répareront la relation. 

On me disait qu'il n'est pas juste d'en vouloir à quelqu'un qui nous blesse par ignorance. Je me disais que tout dépend de la profondeur de la blessure et du passif qu'il y a dans la relation. Ce qui, pour moi, est insupportable c'est de nier le ressenti de l'autre et de le blâmer pour sa réaction contre l'action, les paroles, comportements qu'on a soi-même posé. 

Une petite histoire africaine illustre bien cela, je l'ai déjà évoquée il me semble : celui qui blâme l'éléphant qui a écrasé tout un village ne devrait pas oublier l'aiguillon qui d'abord l'a piqué ! 





Ce pourquoi, pour moi, en vouloir à un enfant devenu adulte de la façon dont il traite et considère ses parents, c'est oublier totalement la façon dont les parents l'ont traité et considéré depuis sa naissance. Si les parents ont laissé un mode de fonctionnement s'installer dans la relation, si même par ignorance, ils lui ont fait du mal, ils ne devraient pas s'étonner du résultat ! 

Blâmer l'enfant est profondément injuste, car la responsabilité de la relation revient au parent ! C'est au parent qu'il incombe de comprendre l'enfant, de combler ses besoins affectifs, de l'aider à se débarrasser de ses défauts, de lui apprendre à gérer ses émotions d'une façon efficace. Tout cela est du ressort du parent et non de l'enfant, blâmer l'enfant c'est refuser sa propre responsabilité et se poser en victime. 

Il est humain de faire des erreurs, la première chose pour arrêter de les répéter et ramener la paix est de les reconnaître et de demander pardon. 

Tant qu'on est persuadé d'avoir agi comme il fallait, en minimisant l'impact de ses erreurs avec des "tu n'en es pas mort", "tous les parents agissent ainsi", "ton frère ne réagit pas comme toi", "je me suis tellement sacrifié, quelle ingratitude!" Aucune harmonie ne prendra place dans la relation. 

Un petit enfant peut comprendre que papa/maman soit fatigué et crie pour un rien sans se forger de croyances négatives sur lui-même pour autant qu'on lui dise : "Ce soir je suis fatigué, en colère, ça n'a rien à avoir avec toi, mais la moindre bêtise de ta part pourrait m'énerver très fort alors s'il te plait, laisse moi en paix." 

Un enfant adulte peut comprendre que son parent a sa propre histoire, ses propres limites pour autant qu'on accueille son ressenti. Il n'est pas question ici de bien et de mal, de raison et de tort, il est question d'accueillir le point de vue de l'autre sans jugement, sans réaction défensive, de se sentir responsable mais pas nécessairement coupable. 

Car si il est normal d'endosser la responsabilité de nos actes, on peut aussi être bienveillant et honnête envers soi-même en admettant qu'à ce moment précis de notre vie, nous n'avions pas les ressources, la maturité, les connaissances, le soutien pour agir autrement. C'est regrettable, et en même temps comme on ne peut changer le passé, on peut juste décider de faire mieux à l'avenir. 

samedi 2 août 2014

Même la fessée doit être réprouvée socialement

Suite à cet excellent billet : http://www.working-mama.fr/working-mama-sinterroge/etre-enfant-et-mourir-sous-les-coups-linfame-constat#comment-4831 

Mes yeux se sont ouverts sur la nécessité absolue de réprouver socialement la fessée et de ne pas la considérer comme acceptable. 



Au départ, je la réprouvais déjà pour ma famille, mais ne voyais pas la nécessité de l'interdire légalement. 

L'article de working mama met parfaitement en lumière le fait que la société considère la fessée comme raisonnable est d'une part totalement injuste, un enfant reçoit ainsi moins de protection qu'une femme ou un chien ... 
et d'autre part, accepter la fessée, c'est ouvrir la voie à d'autres violences plus dures qui peuvent mener à la mort !

Imaginer qu'en France, deux enfants meurent chaque jour sous les coups de leurs parents, c'est effroyable. 

Et en même temps, cela ne fait que révéler la violence qui règne dans notre société. Une société où la loi du plus fort est toujours la meilleure. 

Est-ce vraiment ce monde que nous voulons continuer à faire fonctionner ? 

Si nous rêvons d'un monde paisible et serein pour nos enfants, n'est-ce pas à nous de leur montrer l'exemple ? 



Le respect de soi et des autres, s'enseigne avant tout par exemple, c'est de la façon dont nous avons été traité que nous traiterons les autres, sauf si un jour, il y a une prise de conscience. 

Il est temps pour tous les parents qui ne l'ont pas encore fait, de faire le bilan de ce qu'ils ont reçu comme éducation, de se rappeler ce qu'ils ont ressenti, d'analyser les messages reçus, et de voir si objectivement, il n'y a pas des choses à améliorer avec les générations futures. 

J'aime beaucoup la phrase de Gandhi : 

“Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.”  

C'est à mon sens essentiel. Alors c'est vrai que chacun de nous ne sommes que des gouttes d'eau, mais plusieurs gouttes d'eau, cela fait un verre, et plusieurs verres font une bouteille et ainsi de suite ... on finit par ruisseler jusqu'à l'océan ! 

Je suis ravie de constater qu'il y a de plus en plus de blogs sur la parentalité positive, l'éducation non violente qui fleurissent. Cela montre qu'il y a bien un mouvement de fond dans cette direction au sein de notre société, je suis la première à m'en réjouir, et suis ravie d'apporter ma toute petite pierre à cet édifice, car cela me tient hautement à coeur !
Qui sait peut être qu'un jour, je serai assez formée en ces matières pour les enseigner ! Voilà un beau projet à méditer ! 

Maintenant pour ce qui est de la nécessité de légiférer ... je reste perplexe par rapport aux "sanctions". Retirer un enfant à ses parents parce qu'ils lui ont mis des fessées ... cela reste à mon sens démesuré et inapproprié. Par contre, il faudrait rendre obligatoire des stages d'éducation non violente, qui seraient bien sûr payés par l'état. 

Il ne sert pratiquement à rien de dire aux parents "pas de fessées", si on ne propose pas d'autres méthodes, un autre regard sur l'enfant, une meilleure compréhension de ses besoins et de son comportement. 

Notre société devrait proposer des outils aux parents pour prendre conscience de l'importance cruciale de leur rôle et pour les informer sur ce qu'il implique et tout cela bien sûr avec patience et sans jugement ! 

Vaste programme ! 


lundi 21 juillet 2014

Etre maman, et prendre soin de soi

Ces derniers temps, je me sens facilement agacée avec mon fils ... 

Je sais que ce n'est pas lui qui en est responsable. C'est à moi de prendre soin de moi, c'est à moi de prendre en charge mes propres besoins et de les faire respecter. Mêmes mariés, ne formant "qu'une seule chair" nous restons deux personnes distinctes, avec leurs envies, leurs besoins, leurs préoccupations. 

C'est difficile d'être toujours sur la même longueur d'ondes, de changer une habitude quand il n'y a qu'à un membre de la famille qui en a besoin ! 

Beaucoup de mamans parmi celles que j'entends, que je lis, que je vois, ont la même difficulté à prendre du temps pour elles, pour se ressourcer, faire quelque chose, aller quelque part, sans enfant et y prendre plaisir. 



Etre mère est une aventure merveilleuse et en même temps, on ne devrait pas cesser d'être une personne, une femme. 

Il n'est pas bon pour les enfants que toute notre vie, notre bonheur repose sur eux. Nous sommes des exemples que nous le voulions ou non, alors quelle image montrons-nous ? 

Comment pourront-ils s'occuper d'eux-mêmes, si au lieu de les rendre autonomes nous passons tout notre temps à tout faire pour eux ? 

Quel exemple montrons-nous quand nous ne prenons pas soin de nous-même, quand nous nous oublions ? 

Et puis quelle ambiance mettons-nous dans la famille quand nous sommes constamment à bout, sur les nerfs, à fleur de peau ... uniquement parce qu'on n'a pas pris assez de temps pour soi depuis longtemps ? 

Comment pourrait-on être bon pour l'autre, favoriser son estime de lui, sa joie de vivre, si nous ne sommes pas bons avec nous-même et heureux de profiter de la vie ? 

C'est un grand service que nous rendons à nos enfants que de faire ce qui est possible pour que nous soyons heureux. 



Les enfants ont besoin de notre attention, mais surtout de notre réelle disponibilité, être là, mais sur les nerfs, on n'est pas vraiment disponible, on ne donne rien de très bon. Mieux vaut être là un petit moins, mais avec une complète disponibilité de coeur et d'esprit ! 



mercredi 25 juin 2014

Accoucher, les alternatives à l'hôpital

Dans l'imaginaire collectif de beaucoup d'endroits sur terre, accoucher à l'hôpital est la meilleure solution, la plus sûre, la plus adéquate. 

Peu de gens, avant d'être passés par là, imaginent ce qui peut se passer dans les salles de travail et d'accouchement. 

Loin de moi, l'idée de généraliser, j'ai moi-même accouché en plateau technique à la clinique, et si c'était à refaire, je ne changerais rien. 

Cependant, l'OMS a publié une liste des actes médicaux autour de la naissance en les classant en trois catégories : inutiles et potentiellement dangereux, non-souhaitables et à recommander. 

Malheureusement dans beaucoup de maternités, dans le but de contrôler les accouchements à distance (par manque de personnel et de personnel bien formé), on veut que les naissances entrent dans un canevas simple : si il se passe cela, la consigne est de faire ceci dans le but d'obtenir cela ... si on ne l'obtient pas, on cherche un autre moyen ... 

Dans beaucoup de maternités, on ne respecte pas les capacités à accoucher de la mère, on ne travaille pas avec son corps mais contre lui. 

Ce pourquoi bien des naissances qui s'annonçaient tout à fait normalement finissent en césariennes d'urgence !

Loin de moi encore l'idée de bannir les césariennes, seulement, il existe des statistiques détaillées qui montrent qu'il y en a beaucoup trop, et que celles qui n'étaient pas nécessaires ont en effet été induites par le protocole médical imposé par le gynécologue ... 

Devant le peu d'écoute, le manque de prise en compte de leur volonté, bien des femmes, pour les naissances suivantes cherchent des lieux alternatifs, où elles se sentiront plus respectées, et tout autant en sécurité. 

En Belgique, il y a principalement deux alternatives à l'hôpital : la maison de naissance, ou le domicile. 



Les maisons de naissance sont tenues par des sage-femmes, il y a en plusieurs en Belgique, j'ai entendu parler de celles de Namur, Liège et Bruxelles. 

L'optique est ici totalement différente. Les sage-femmes sont compétentes pour les accouchements physiologiques, autrement dit, elles accompagnent la nature, travaillent avec elle, favorise le bon déroulement des naissances pour les femmes en bonne santé, dont le bébé est aussi en bonne santé. 

Les sage-femmes ne sont pas compétentes pour les grossesses à risques. Ces grossesses, potentiellement pathologiques sont suivies par des gynécologues, obligatoirement. 

La maison de naissance doit être un lieu bien équipé, mais surtout chaleureux, où tout sera mis en place pour le confort et la relaxation de la maman. La maison de naissance est un cocon, un lieu de bien-être, un sas entre une vie à 2 et une à 3 ou plus ... 

Le domicile, certains voient cela comme un retour en arrière ... en réalité, ce sont les dérives de l'hôpital qui y ont mené ! 

Pour ma part, si j'ai choisi le plateau technique, c'est d'abord parce que c'était l'alternative qui convenait à ma sage-femme, mais aussi parce que je n'avais aucune envie de gérer toute l'intendance pendant les premiers jours après la naissance, je trouvais ça bien pratique de ne pas avoir de ménage et de cuisine à faire et de pouvoir sonner si j'avais une question ... 

J'ai donc eu, à mon sens, tous les avantages, ceux de la maison et ceux de la clinique : j'étais dans un cocon où on ne nous a pas dérangé, pas d'actes médicaux inutiles, beaucoup de considération, d'encouragements, de l'écoute, du respect et en même temps, pas d'intendance, de ménage et de cuisine à gérer, du personnel aimable et bien formé pour répondre à mes questions. 

C'est donc le must, c'est ce que je souhaite à toutes les mères. 

Le conseil est donc d'étudier soigneusement la question, de visiter les lieux, de rencontrer les intervenants, ainsi on peut se faire une meilleure idée et poser un choix éclairé !